dimanche 19 novembre 2017

L’ennemi de l’Afrique, c’est la France, pas la Libye.




Contrairement à ce que demande Alpha Blondy, ce sont les ambassades de France en Afrique et partout dans le monde qu'il faut assiéger, pas celles de Libye.


Après la diffusion d’un reportage où on a vu des esclaves africains vendus aux enchères en Libye, des masses furieuses à Paris ont manifesté à Paris devant l’ambassade de ce pays.

Le chanteur Alpha Blondy appelle à « assiéger » les ambassades de Libye dans toute l’Afrique, et la fureur continue ici où là, pour dénoncer le gouvernement Lybien.
Mais la Libye est un état qui n’existe pas. Une république assassinée, détruite, réduite en cendres. Ses ambassades ne sont que des théâtres de polichinelles qui ne servent à rien, au service d’une autorité factice sans pouvoir.

Qui a détruit la Libye ? Ce n’est pas Sarkozy et son gouvernement criminel. C’est la France. Toute la France, à l’exception du Parti Communiste Français. Parce que si l’UMP, parti de Sarkozy a préparé l’agression, les socialistes à l’Assemblée Nationale l’ont approuvée comme un seul homme. Les centristes ou autres figurants de la politique Française ont aussi soutenu ce crime innomable.

Les pseudo-intellectuels et charlatans de service étaient aussi à la manoeuvre. Bernard-Henri Lévy, le promoteur de toutes les guerres contre les peuples en première ligne, et avec lui une sinistre brochette de soi-disant défenseurs des peuples signent une pétition publiée par le « journal de référence ».   

Le titre est éloquent ; « Oui, il faut intervenir en Libye, et vite ![1] » On y apprend que « le dictateur Kadhafi reprend la main sur son pays et écrase les efforts du peuple libyen qui tente de se libérer. Le tyran, décidé à noyer son pays dans "des rivières de sang", mitraille les populations civiles, "purge" les villes des opposants et fait régner la terreur. Partout, à Tripoli et dans les régions reprises à la rébellion, les hommes sont enlevés en nombre pour être conduits dans les salles de torture et assassinés. » … selon ces grandes pointures de la pensée et de la philosophie, « Les occidentaux … N'entendent-ils pas les appels des rebelles libyens, mais aussi de la Ligue arabe, de l'Organisation des Etats islamiques, du Conseil de coopération du Golfe ? Tous demandent une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies pour imposer une zone d'exclusion aérienne. Les dirigeants arabes l'ont compris : s'ils veulent avoir leur mot à dire sur l'avenir de la région (et pour pas mal d'entre eux, s'ils veulent sauver leur place), ils ne peuvent pas être du côté des dictateurs qui écrasent leur jeunesse en révolte ». 






Tout ce beau discours se termine par des incantations et des injonctions « Nous demandons donc d'urgence au gouvernement français de tout faire avec ses partenaires pour que l'ONU respecte son engagement "responsibility to protect", et que l'Europe prenne ses responsabilités et prouve que son souhait de voir partir le colonel libyen n'est pas un vœu pieux ».

La liste des signataires est éloquente[2], que des grands noms de haute société. La CIA n’a pas besoin d’agents en France, ceux-là font très bien l’affaire.

Tout ceci était accompagné d’un battage médiatique sans précédent. Les médias aux ordres entonnent à qui mieux mieux la rengaine de Kadhafi le dictateur qui tue son peuple. D’ailleurs tous les dictateurs qui déplaisent à l’OTAN sont des tyrans qui tirent sur leur peuple. IL faut donc les protéger et apporter à ces peuples la démocratie à coup de missiles et de destructions.

Et pour faire taire les critiques, le journal « Le Monde » a ouvert un site appelé « Le décodex » qui recense les fausses nouvelles publiées par les sites d’opposition, catalogués comme conspirationnistes. Si vous avez l’audace de dénoncer l’esclavage, vous aurez votre entrée au décodex.

Voilà pourquoi c’est bien la France qui est le véritable ennemi des peuples en général et des Africains en particulier.

On n’a pas entendu les Bernard-Henri Lévy, ou Daniel Cohn-Bendit protester contre cette infamie qui s'étale sous nos yeux en Libye, on n’a pas entendu Bernard Kouchner clamer "responsibility to protect". Il est vrai que les vies de ces miséreux d’Afrique Noire ne vaut pas un clou à leurs yeux.

Les serpillères de l’OTAN que sont les imposteurs, prétendus philosophes, politicards ou  journalistes, sont eux les comparses chargés de chauffer l’opinion publique en travestissant la vérité et en diffusant leur propagande atlantiste.

Mais le vrai trafiquant d’esclaves, c’est la France. Certes, il n’y a pas de Français affairés à organiser les enchères sur les marchés de Tripoli, mais c’est la France qui tire le bénéfice de ses crimes en uranium au Niger, en minerais au Mali, en cacao en Côte d’Ivoire ou en bois précieux au Cameroun. Et quand il n’y a plus rien à en tirer, elle rapatrie ses soldats comme en Centre-Afrique.

Tarek EZZAT




[1] http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/16/oui-il-faut-intervenir-en-libye-et-vite_1493895_3232.html
[2] Nicole Bacharan, historienne ;
Etienne Beaulieu, chercheur ;
Jane Birkin, artiste ;
Pascal Bruckner, écrivain ;
Daniel Cohn-Bendit, député européen ;
Frédéric Encel, géopolitologue ;
Raphaël Enthoven, philosophe ;
André Glucksmann, philosophe ;
Romain Goupil, cinéaste ;
Nicole Guedj, ancienne ministre ;
Gilles Hertzog, éditeur ;
Bernard Kouchner, ancien ministre ;
Claude Lanzmann, écrivain ;
Bernard-Henri Lévy, philosophe,membre du conseil de surveillance du "Monde" ;
Olivier Rolin, écrivain ;
Olivier Rubinstein, éditeur ;
Antoine Sfeir, journaliste ;
Dominique Simonnet, écrivain ;

dimanche 24 septembre 2017

Oui, la démocratie c’est dans la rue.


Oui, la démocratie c’est dans la rue.
Tarek EZZAT


 
Il a osé dire ça Mélenchon. Il a osé « comparer » les méchants nazis aux gentils démocrates des ordonnances et du 49.3 ! Il a osé « comparer » le 3eme Reich à notre gouvernement.

En voici que twitter s’enflamme, que toute la droite est vent debout contre ce dangereux communiste au couteau entre les dents, ami de Chavez et Maduro, défenseur de Pyong‑Yang, et bientôt, pourquoi pas, dictateur qui assassine son peuple.
Dans un discours de plus de 40 minutes, ils ont seulement trouvé une phrase, une seule phrase, à se mettre sous la dent « C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE… »

Christophe Castaner, porte-parole du gouvernement, se fend d’un commentaire indigné «     Indigne de porter ces couleurs quand on mêle démocrates et républicains à la fange nazie. Ses ennemis sont ... tous les autres! »

Et voilà que tous se répandent en rappels élogieux sur les bienfaits des Etats-Unis qui auraient sauvé la France de la domination nazie, pendant que le bon peuple se contentait d’applaudir sans rien faire.

Il faut rappeler quelques faits à cet égard.

Dans la nuit du 24 au 25 août 1944, Paris est libérée par l'action conjuguée de la Police Parisienne, des Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) levées dans la capitale par Rol-Tanguy et de la 2ème division blindée du Général Leclerc.

N’en déplaise aux laudateurs du fascisme financier, c’est bien la rue qui a libéré Paris et la France entière, et c'est bien la rue qui, dès les premiers jours de l'occupation, a pris le maquis pour chasser les nazis hors de France.

La France n’a été libérée des nazis ni par ordonnances, ni par les employés de la banque Rothschild.

On rappellera aux donneurs de leçon d’histoire que le Général Charles de Gaulle, chef du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF), a fait son entrée dans Paris le 25 août par la porte d'Orléans, sous les vivats de la foule amassée le long de la route. Il se rend à l’hôtel de ville, où l’attendait les représentants de la rue, c’est-à-dire le Comité Parisien de la Libération, constitué en Municipalité Provisoire, le Comité National de la Résistance, et de détachements de combattants.





C’est là qu’il a alors prononcé son discours historique.

“Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! mais Paris libéré ! libéré « par lui-même », libéré « par son peuple » avec le concours des armées de la France, avec l'appui et le concours de « la France tout entière », de « la France qui se bat », de « la seule France », de « la vraie France », de la France éternelle.

Les vierges effarouchées de la soi-disant vérité historique, les inventeurs offusqués de la comparaison entre les nazis et je ne sais qui d’autres, et ceux qui manifestent par twitter interposé devrons repasser. De Gaulle lui-même a insisté sur le rôle déterminant de la rue dans la libération de la France. Paris a été libéré « Par lui-même », « Par son peuple », « par la France toute entière », c'est à dire par la rue.

Ce que cherchent les médias, les pseudos-intellectuels et les mercenaires au service des pilleurs de notre pays, c’est discréditer cette opposition populaire, qui est « la France qui se bat », « la vraie France ».

Reste à observer que le nazisme d’hier et le fascisme financier d’aujourd’hui avaient le même but ; piller la France.