lundi 8 février 2016

Une altercation avec Jean Pierre Filiu, imposteur de service de l’OTAN



Tarek EZZAT

C’était ce dimanche 6 février 2016, à l’Institut Français d’Egypte. (IFE), lors d’une conférence organisée par le centre 

Le Centre d'Études et de Documentation Économiques, Juridiques et sociales (CEDEJ), l’Institut de Recherches pour le Développement (IRD), l’Institut Français d’Archéologie Orientale (IFAO) et l’IFE.

Le conférencier était Jean-Pierre Filiu, présenté aux ignares que nous sommes comme un historien du Moyen-Orient contemporain et arabisant.

Titre de la conférence : Pour une histoire Laïque du Monde Arabe.
Tout un programme

Jean-Pierre Filiu commence donc à parler de l’histoire de la laïcité dans le monde arabe, qui commence, selon lui, avec la campagne d’Egypte conduite par Napoléon Bonaparte.
Rien sur la pluralité des idées et des religions ni sous les omeyades, ni les Abbassides, et encore moins les Omeyades d’Andalousie.

Mais, au bout d’environ 30 minutes de revue chronologique de l’histoire du Moyen Orient, Jean-Pierre Filiu se laisse emporter par son aversion notoirement connue pour le gouvernement de Syrie, et nous explique que c’est « l’armée de Bashar » qui a attaqué des civils innocents à l’arme chimique.

Je ferme ma gueule.

Après, ce fut le tour des questions. Une dame dans l’assistance lui demande si finalement la France n’a pas misé sur le mauvais cheval, en soutenant « Al-Nosra », et que la raison pour faire chuter le gouvernement Syrien est qu’il n’est pas inféodé à l’Occident, Que la Syrie n’a pas de dette envers le FMI, et que ce pays a des réserves de pétrole encore plus importantes que celles du Kuwait.
Jean-Pierre Filiu commence par prendre ça de très haut, il ridiculise la dame en lui disant qu’apparemment elle vit sur une autre planète… et il commence à expliquer que Bashar‑qui‑Tue‑son‑peuple a noyé dans le sang une révolution populaire pacifique.

C’est là que je l’interromps, et que l’altercation qui suit a lieu
-      -     Vous êtes un menteur
Silence ahuri dans la salle
-   -        Monsieur, vous êtes impoli
-   -       J’assume !
-   -       Si on veut avoir des échanges courtois et polis, ce n’est pas ainsi qu’il faut faire
-   -       Si on veut avoir des échanges courtois et polis, il faut commencer par dire la vérité.
-   -       Moi je suis historien, et je relate les faits
-   -       Vous êtes un historien menteur. La soi-disant révolution était menée par des frères musulmans. Et nous ici, les frères musulmans ont les connaît.
-    -      Mais vous savez, il y a eu tout au long de l’histoire des gens qui ont dit que les historiens étaient des menteurs
-    -      C’est tout à fait vrai, et vous avez raison

La salle éclate de rire, et Jean-Pierre Filiu, décontenancé ne dit rien.

Le calme revient, et la séance d’imposture continue.

Une amie m’a reproché d’avoir été trop violent. Si j’avais engagé la discussion autrement, on aurait eu un échange plus intéressant, où j’aurais pu exposer mes arguments.

Mais je pense que j’ai bien fait.

Les gens présents dans a salle sont grosso modo de trois groupes
-     
     Les acquis à Jean-Pierre Filiu, admirateurs inconditionnels, qu’aucun argument n’aurait fait changer d’avis, et qui sont souvent des français expatriés, valetaille du Front National, racistes, acceptant de venir dans un pays qu’ils considèrent comme un pays de merde parce qu’ils sont bien payés.
-     
     Les dubitatifs, qui vont, si le sujet les intéresse chercher la vérité par eux-mêmes, sans que ce soit nécessaire de leur faire une contre-conférence.
-     
     Ceux qui savent, et qui n’ont pas besoin de mes informations.

Je trouve extrêmement choquante la démarche du CEDEJE.

En effet, Jean Pierre Filiu et connu pour ses positions hostiles à la révolution égyptienne, il a récemment d’ailleurs déclaré ceci dans un entretien ;
La réalité aujourd’hui, tragique, c’est que la dictature égyptienne actuelle a ramené le pays à un niveau de violence inconnu depuis… Bonaparte en 1798;
On a du mal à comprendre que le CEDEJE ait invité un soi-disant intellectuel qui vienne nous insulter chez nous.

Je souhaite dire, amicalement mais fermement, au CEDEJE que des intervenant de cet acabit est intolérable, et que si cette fois ci l’affaire s’est limitée à une altercation, la suivante ira à l’incident diplomatique.

Ces quatre instituts qui ont organisé la conférence doivent savoir qu’on n’est pas dupe, et que les Egyptiens ne sont pas nés de la dernière pluie, pour croire aux bobards et la propagande politique atlantiste de la France, soi-disant socialiste.

Ces instituts dépendent du ministère français des affaires étrangères, et qui sont probablement infestés d’espions à la solde de Laurent Fabius, et choisi par lui, par ce que l’Egypte est un pays d’importance stratégique.

Cela fait déjà longtemps que la diplomatie française pousse sournoisement ses pions et agent frères musulmans en Egypte, soit en invitant des conférenciers falsificateurs et menteurs, à l’instar de Jean-Pierre Filiu ou Gilles Kepel.

Déjà, en Septembre dernier, j’ai eu la surprise, d’apprendre que l’Université Française d’Egypte avaient engagé comme enseignant, M. Mahmoud Ismail, qui a été le directeur du Centre Culturel d’Egypte à Paris, et qui avait fait venir une horde de frères musulmans aux gros bras, menacer une conférencière égyptienne et saboter sa conférence, et qui de ce fait a été remercié de son poste.

Comme si, en Egypte, il n’y avait qu’un frère musulman, de compétence plus que moyenne, pour enseigner à de jeunes étudiants en architecture.

Avant cela, alors que le gouvernement de la révolution avait arrêté M. Morsi et ses complices pour les faire juger, monsieur Laurent Fabius avait cru utile d’intervenir auprès du gouvernement Egyptien pour « faire libérer les prisonniers politiques ».

Sans oublier Alain Marsaud, député des Français à l’étranger, et des Français en Egypte, qui a l’impudence de déclarer dans les médias « Je me demande même si Daesh n'est pas un élément stabilisateur de la région. Daesh est en train de créer un 'sunniteland', ce qui n'a jamais existé parce que finalement le Moyen-Orient est en train de souffrir des accords Sykes-Picot de 1916 ou 1917 qui avaient fait une partition inintelligente et un peu n'importe comment du Moyen-Orient. Aujourd'hui on est en train de créer un État sunnite et il y avait besoin d'un État sunnite. Alors, c’est sûr qu’ils le font dans la violence, dans l'exagération [sic], dans ce que certains appellent la barbarie mais le terme est utilisé n'importe comment. Mais je crois effectivement que nous avons besoin de cet État sunnite dans cette région. Et le problème c’est que les populations adhèrent. [i]»

Je suppose qu’un jour où l’autre, on pensera inviter Alain Marsaud, tant qu’à faire. Je vois d’ici l’effet dévastateur que cela produira.

On en a assez de ces provocations, et nous ne laisserons plus faire.




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