vendredi 13 mars 2015

Le coup d’état de Mohammad Morsi



Contradictions, Confrontations, Luttes Sociales en Egypte.
Le coup d’état de Mohammad Morsi

Tarek EZZAT

Le terrorisme n’est pas arrivé par hasard en Egypte. L’islam politique, qui est sa représentation respectable non plus.

Depuis environ 80 ans, Hassan El Banna a fondé la confrérie des frères musulmans. Cette organisation essaima ensuite en divers groupes ou groupuscules de dénominations diverses ; Ansar al Sharia (les partisans de la sharia) Anssar Beit el Maqdis (les partisans de Jérusalem) Al-Qaeda, Daesh.

L’objectif annoncé de ces groupes est la prise du pouvoir par tous les moyens, soi-disant pour faire triompher le message de l’islam. Pour cela, tous les coups étaient permis. Trahison du peuple via une alliance avec l’occupant anglais (On vous soutient, et vous nous aidez à prendre le pouvoir), assassinat des adversaires politiques (Premier ministre Al-Nokrashy, Président Sadate) ou Alliance avec l’impérialisme américain.

En 2011, la Révolution Egyptienne était l’occasion rêvée. Le parti pu enfin accéder au pouvoir en volant la révolution pour mettre Mohamed Morsi à la présidence de la République.

La tactique des frères musulmans

Pour réaliser leurs objectifs, les frères musulmans n’ont hésité devant rien :
Leur candidat, le milliardaire Khairat El-Shater, ne pouvait pas se présenter aux élections, du fait que sa mère avait la nationalité américaine. Mais qu’importe, avec l’aide du Hamas Palestinien (qui est une succursale de la confrérie), Mohamed Morsi, repris de justice qui purgeait une peine de prison, et présenté comme prisonnier politique abusivement détenu par le régime de Moubarak, fut libéré avec des centaines de criminels de droit commun après l’attaque de la prison où ils étaient incarcérés.

La confrérie islamique a falsifié les listes électorales, et les électeurs de son parti avaient plusieurs bulletins de vote, le cas le plus surprenant était un électeur qui a disposé de 60 bulletins différents, utilisables dans des bureaux de vote différents.

Le journaliste Ibrahim Youssef a produit publiquement les preuves de ces manipulations ses  émission de télévision[i]

Une autre affaire de fraude concerne l’imprimerie nationale qui a émis plusieurs centaines de milliers de bulletins de vote qui ont été remis aux partisans de Morsi pour bourrer les urnes.

Les anti-Morsi et surtout les chrétiens ont été interdits de vote. Parfois sous la menace de brûler leurs maisons ou leurs commerces et de les tuer ou tuer leurs enfants.

En Égypte, les bureaux de vote sont supervisés par un magistrat (C’est la loi) La magistrature a refusé de superviser les bureaux de vote, parce que les « frères musulmans » s’attroupaient en masse dans les bureaux de vote pour intimider les votants et les obliger à voter pour Morsi.

En plus des gros bras présents dans les bureaux de vote, les pro-Morsi organisaient des files d’attente interminables devant les bureaux de vote. Ces files d’attente ne bougeaient presque pas, et ne votaient que très lentement. Ce qui fait que les autres votants se lassaient d’attendre et finissaient par rentrer chez eux.

Il est établi judiciairement, et avant la destitution de Morsi, que c’est le général Chafiq qui avait remporté les élections présidentielles. Mais les frères musulmans ont menacé de mettre le pays à feu et à sang si Morsi n’était pas déclaré vainqueur (avec l’assentiment de l’ambassade des USA). L’armée a fini par céder par crainte d’un bain de sang.

Le jour où la Haute Cour Constitutionnelle devait rendre sa décision sur la validité du vote sur la constitution, des hordes payées par les islamistes ont assiégé le bâtiment de la Cour et empêché les magistrats de se réunir.

Voilà comment Morsi et sa mafia criminelle sont venus au pouvoir. 


Bien sûr, les observateurs étrangers des élections n’ont rien vu, puisque tout étaient joué loin des bureaux de vote. On décrétât alors que Mohamed Morsi avait été démocratiquement élu[ii]

Une fois au pouvoir, Morsi a engagé une véritable politique de noyautage de tous les rouages de l’Etat au seul bénéfice des Frères Musulmans. Ainsi fut engagée une vague sans précédent d’atteinte aux libertés civiles. Les minorités furent persécutées et maltraitées plus encore que sous le régime précédent, et la Révolution confisquée par les apparatchiks islamistes.

L’économie fut également dévoyée au profit de la clique fraîchement arrivée au pouvoir, sont effondrement plongea le petit peuple dans une misère sans précédent.

C’est pour protester contre cette politique inique et la mainmise islamiste sur le pays que des millions d’Egyptiens sont descendus dans la rue, presque chaque semaine, pendant plusieurs mois[iii].

Ces manifestations étaient appelées "millionneyas" par le peuple, parce que chacune rassemblait deux à cinq millions de manifestants.

  


En politique intérieur, Morsi et sa confrérie voulait dominer tout, partout. Ainsi Morsi n’hésitât pas à placer ses amis à tous les niveaux, dans tous les centres de décision. 

Mais en politique étrangère, il avait négocié un accord secret (qui fut très vite éventé) avec les USA, Israël et le Hamas Palestinien.

Aux termes de cet accord, il cédait le nord du Sinaï aux palestiniens, pour qu’ils s’y installent après avoir été déportés de la Palestine historique. Ceci devait mettre un terme au conflit israélo-palestinien, puisqu’il permettait à Israël d’occuper Gaza et la totalité de la rive Ouest du Jourdain, ainsi que Jérusalem. En échange, la confrérie devait recevoir 8 milliard de dollars.

En attendant la mise en œuvre de cet accord, des milliers de militants islamistes s’installèrent dans le Sinaï, avec des armes de guerre, pour pouvoir imposer le fait accompli à tous ceux qui auraient envisagé de s’y opposer.

Le coup d’Etat

Non seulement la résistance populaire était de plus en plus agressive du fait de la détérioration des conditions de vie, mais l’armée s’opposa aux plans de  la confrérie concernant le Sinaï. Le général Sissi, qui était alors à la tête des services de renseignements militaires était informé de tous les faits, gestes et communications de Morsi. L’armée avait décidé de venir au secours du peuple et du pays. Les renseignements collectionnaient tranquillement les preuves de haute-trahison de Morsi, qui lui sont aujourd’hui opposée devant la justice.

Dans un premier temps, le gouvernement militaire du Sinaï a décidé d’interdire à l’étranger l’accès à la propriété foncière dans le Sinaï.

Morsi a donc accordé la nationalité égyptienne à des milliers de palestiniens, militants du Hamas, afin de leur permettre de détourner cette contrainte. (Après la destitution de Morsi, la nationalité égyptienne a été retirée à tous ceux qui avaient pu bénéficier de cette disposition).

Les exactions de Morsi, et la destruction systématique de l’Etat et la société sont sans précédent. Ils sont longuement mentionnés ailleurs[iv]
 
Il ne restait plus devant Morsi qu’une seule solution : Le coup d’Etat constitutionnel[v]

C’est ainsi que le 22 novembre 2012, Morsi, appuyé par ses parrains impérialistes et par des bandes armées islamistes adoptât une déclaration constitutionnelle aux termes de laquelle il s’arrogeait les pleins pouvoirs, exécutif, législatif, et juridique.

En effet, aux termes de l’article 2 de cette déclaration, « les déclarations constitutionnelles, les lois et les décisions précédentes émises par le président de la République – depuis sa prise de fonction le 30 juin 2012 jusqu’à l’adoption de la Constitution et l’élection d’une nouvelle assemblée du peuple – sont définitives et exécutoires ; elles ne peuvent faire l’objet d’aucun recours devant aucune instance que ce soit, quel qu’en soit le moyen. Il n’est pas non plus autorisé de s’opposer à l’exécution de ces décisions ou de les annuler. Toutes les plaintes en suspend ou en attente de jugement devant tout type d’instance judiciaire sont désormais caduques » 

En somme, tout ce que Morsi décidera est immédiatement exécutoire. Cela n’a pas trainé ; l’article 3 de la même déclaration lui donne la haute main sur l’autorité judiciaire : « le procureur général est nommé parmi les membres du pouvoir judiciaire par une décision du président de la République pour une durée de quatre années commençant avec la date d’exercice de la fonction. Il doit remplir les conditions générales d’exercice de la magistrature et être âgé d’au moins quarante ans. Ce texte s’applique à celui qui occupe ce poste dès maintenant, avec effet immédiat ».

En fait, des procédures judiciaires étaient engagées contre de nombreux membres de la confrérie, accusés de corruption ou de crimes divers. Par cette déclaration, Morsi a suspendu ces procès, démis le procureur général qui les instruisait, et nommé un procureur général complaisant, a sa dévotion.
Pour expliquer les choses aux lecteurs des pays plus ou moins démocratiques, c’est comme si le président de la république décidait unilatéralement de suspendre tous les procès de ses amis, de nommer lui-même les magistrats de la cour de cassation et d’interdire à qui que ce soit de s’opposer à ses décisions.

Morsi a même commis l’impudence de nommer Adel al-Khayyat, un repris de justice de ses amis comme gouverneur de Louxor, une ville touristique par excellence. Adel al-Khayyat est tristement célèbre pour avoir organisé l’attentat du 17 novembre 1997 à Louxor, où 62 touristes furent massacrés.

Ainsi, le véritable coup d’état commis en Egypte l’a été le 22 novembre 2012. Il a été fomenté par Morsi et sa bande. C’est à partir de cette date que le peuple a pris conscience du piège qui lui était tendu, et de la nécessité impérative de renverser le pouvoir mafieux qui gangrénait le pays.

Selon des informations qui, de toute évidence, ne sont publiées ni confirmées nulle part, le général Sedki Sobhi, de l’état-major de l’armée, voulait immédiatement procéder à l’arrestation de Morsi et le traduire devant une cour martiale. C’est le général Sissi qui aurait calmé ses ardeurs et raisonné en lui expliquant qu’il fallait attendre que le peuple lui-même réclame l’intervention de l’armée.

L’opposition à Morsi n’avait pas envisagé la destitution de celui-ci. Elle réclamait seulement des élections présidentielles anticipées. Pour appuyer cette demande, un mouvement qui se dénomma Tamarrod (Rébellion) a décidé de collecter plus de 15 millions de signatures, c’est-à-dire plus que le nombre de voix que Morsi prétendait avoir obtenu lorsqu’il avait été déclaré élu suite à une parodie de suffrage.

Pendant environ trois mois, depuis avril 2013 jusqu’à juin 2013, Tamarrod a collecté les signatures dans la rue. L’hostilité des islamistes était de plus en plus virulente. Les militants de Tamarrod étaient souvent agressés et leur siège incendié. Ils y a eu plusieurs tentatives de voler les bulletins signés. Mais Tamarrod tint bon. Fin juin, le mouvement annonçait avoir réuni environ 22 millions de signatures. 

C’est alors que Tamarrod appelle à manifester le 30 juin. Ce jour-là,  ils étaient plus de 15 millions d’égyptiens dans la rue, dans toutes les villes d’Egypte.

Lors de cette manifestation monstre, que les médias ont décrit comme "la plus grande manifestation de l'histoire de l'humanité", le peuple a demandé à l'armée d'intervenir et de destituer Morsi.

Le 3 juillet, l'armée à répondu à l'appel du peuple. Morsi a été destitué et arrêté. Pour soutenir l'action de l'armée, plus de 20 millions sont descndus manifester dans les rues d'Egypte.

Les frères musulmans n'ont pas accepté leur défaite. C'est là qu'une série inouïe de  crimes terroristes déferla sur l'Egypte. des centaines de citoyens assassinés par les islamistes, plus de 60 églises incendiées, de nombreux chrétiens, dont des enfants, tués par balles à la sortie de la messe. 

A Alexandrie, des adolescents qui ont eu le malheur de crier "à bas Morsi" dans la rue furent enlevés et jetés depuis le toit d'un immeuble. La scène a pu être filmée et diffusée sur Youtube.

Le général Sissi, alors ministre de la défense, a prononcé un discours et demandé au peuple de lui donner mandat de lutter contre le terrorisme en manifestant massivement le 26 juillet 2013.

Les égyptiens répondirent présent. C'était là la plus grande manifestation de l'histoire de l'humanité. On estime à plus de 30 millions le nombre de manifestant descendus soutenir l'armée.



Manifestations du 26 juillet 2013 (le Caire)

Manifestations du 26 juillet 2013 (Alexandrie)


Les médias ‘main-stream’ en occident ont beau répéter à souhait que l’armée Egyptienne a organisé un coup d’état, rien n’est plus têtu que la vérité : C’est pour aider et protéger le peuple que l’armée a renversé Morsi et mis en œuvre le programme de transition démocratique proposé par le mouvement tamarrod.

Et c’est bien Morsi qui a organisé un coup d’état.

La démocratie est la libre expression de la volonté du peuple. Et c'est le peuple égyptien, et lui seul, qui a librement et démocratiquement appelé son armée pour destituer le dictateur qui av ait fomenté un coup d'état contre lui et contre son pays.

1 commentaire:

  1. Tareq
    Excellent
    علي فكرة احمد ابو اسماعيل هو اللي امه امريكية ام الشاطر فلانه كان مسجونا و لم يبرء من التهمة فكان عليه الانتظار ٧ سنوات علي الاقل حتي يستطيع التقدم للانتخا ب .وهناك دلائل عدة ان لجنة الانتخابات أنجحت مرسي علي الرغم من شهادة طارق حجى صرح بان احمد شفيق هو الفائز تبعا لتصريح من السفيرة الامريكية

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