mardi 2 décembre 2014

Le vote de l’Assemblée Nationale en faveur de la reconnaissance d’un Etat de Palestine.



Le vote de l’Assemblée Nationale en faveur de la reconnaissance d’un Etat de Palestine. 

Tarek EZZAT

Ce mardi 2 décembre 2014 l'Assemblée Nationale française a adopté mardi après-midi la résolution reconnaissant l'Etat palestinien.

La motion a été votée par 339 députés et 151 ont voté contre, soit 490 suffrages exprimés sur les 506 députés présents.
68 députés n'ont pas pris part au vote et 16 se sont abstenus.
La quasi-totalité des socialistes, les écologistes, le Front de gauche, une partie des radicaux de gauche et quelques UMP et UDI ont voté pour le texte, tandis que la grande majorité de l'UMP et de l'UDI a voté contre.
Détail significatif ; ni le Premier ministre Manuel Valls ni le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius n'étaient présents dans l'hémicycle.

Etait-ce vraiment un grand jour ?
Je ne le pense pas.

Revenons un peu en arrière.


En 1999, Lionel Jospin était Premier Ministre. Dans le tirage du 31 mai 2000, « Libération » on pouvait lire ceci :

Lionel Jospin peut-il être élu président dans deux ans? Ce serait une première. Jamais Premier ministre en exercice n'a réussi à traverser la Seine pour aller directement de Matignon à l'Élysée (…) Jospin est bien perçu et son action aussi. Pour 64% des personnes interrogées, son bilan est positif. (…) Mais ils étaient 72% à qualifier le bilan de positif en janvier. Une chute de huit points due au début d'année difficile de Jospin (caillassage de Bir Zeit, grèves des impôts, manifestations de fonctionnaires) … En dépit des applaudissements que lui vaut son bilan, ils ne sont aujourd'hui que 53% des sondés à penser qu'il pourrait faire un bon président de la République. Ils étaient 62% en janvier. Là encore, la baisse de neuf points s'explique par le début d'année raté du locataire de Matignon. Mais ce ratage a été précipité par l'incident de Bir Zeit, épisode au cours duquel le locataire de Matignon tentait justement de disputer à Jacques Chirac le terrain de la politique étrangère, domaine où la prééminence présidentielle est la plus clairement admise …

Le 26 octobre 2000, CSA publiait un sondage édifiant, résumé par le graphique ci-dessous





En octobre 1999, la popularité de Jospin, premier ministre, a dépassé celle de Chirac, Président de la république. Cet état de grâce a duré jusqu’en mars 2000. A partir de cette date, Jospin n’a jamais pu rattraper Chirac. Dommage, le graphique de montre pas l’évolution de la popularité de Jean-Marie Le Pen.

Que s’est-il passé en Février Mars 2000 ?


En  1998 et 1999, le bilan de Jospin était pourtant positif. Début 2000, la situation économique s’est obscurcie, et puis, il y a eu le caillassage de Bir Zeit, suite aux déclarations ignobles de Jospin, qualifiant le Hizbollah de terroriste.

Je ne pense pas que ces déclarations étaient la seule cause de l’échec de Jospin, mais je me souviens d’un sondage publié par Libération selon lequel 74% des français ont désapprouvé Jospin.

S’il est vrai que l’Union Européenne avait déclaré le Hizbollah organisation terroriste, il est vrai aussi qu’on ne va pas insulter les gens chez eux.

Mais ce que Jospin avait perdu de vue, c’est que l’opinion des français avait basculé ; après un soutien très large de l’état d’Israël, elle s’est muée en soutien de la lutte du peuple Palestinien.

Je me souviens qu’il y a longtemps, je voyais partout des affiches « 48 heures pour Israël » annonçant une grande manifestation populaire de solidarité avec ce pauvre petit pays entouré de méchants arabes qui ne voulaient que jeter les juifs à la mer.
Après, ce fut « 24 heures pour Israël » … et quelque années plus tard … rien.

Il ne reste que le dîner annuel du CRIF, très mal vu, où les responsables politiques vont se prosterner devant le pouvoir sioniste qui gouverne la France. Cette manifestation honteuse est destinée à disparaître, comme celles qui l’ont précédée.

Aujourd’hui, le Parti Socialiste prend les devants


Il y a un état de panique chez ses élus : L’échec de l’économie, la courbe du chômage qui s’est inversée dans l’autre sens, le patronat plus arrogant que jamais, l’abandon définitif des promesses de monsieur « moi président » à 13%, la précarité généralisée, et cerise sur le gâteau, la nomination d’un premier ministre qui voulait rayer le mot « socialiste » du nom du parti.

Avec les crimes de la soldatesque judéo nazie à Gaza, révélée au monde entier par les chaînes de télévision, les radios et les journaux, le élus socialistes, presque tous sionistes jusqu’à l’os, ont réalisé qu’ils n’ont plus rien à proposer aux électeurs. 

L’exécutif ne les a pas aidés. Le 9 juillet 2014, monsieur 13% indique au chef de bande Nétanyahou, que « la France condamne fermement les agressions et qu'il appartient à Israël de « prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces ». Il se fend d’un communiqué exprimant la « solidarité de la France face aux tirs de roquettes ».

Selon « Le Monde », qui n’a pas été démenti ce communiqué aurait été élaboré « après des démarches insistantes du cabinet de M. Nétanyahou ». Cela en dit long sur l’indépendance de la France.




Avant les tueries de « l’armée la plus morale du monde » Emmanuel Valls, Premier Ministre, déclarait « Je suis lié de manière éternelle à Israël »  

Ainsi, en plus du bilan catastrophique de leur gestion, les élus socialistes se trouvent avec un président qui fait une apologie publique des crimes de guerre, et approuvé l’assassinat délibéré des civils, femmes, enfants et vieillards par les hordes de l’organisation terroriste qu’on appelle Tsahal. Et un premier ministre au service d’un état étranger, raciste et terroriste.

Voilà pourquoi le vote de ce parti d’hypocrites notoires est une tentative désespérée de sauver les meubles. Le spectre de Bir Zeit opère de nouveau, dans des circonstances beaucoup plus difficiles pour le Parti Socialiste, parce que l’opinion a réalisé que l’état d’Israël est une organisation raciste, criminelle, doté d’une armée terroriste.

En effet, on insiste pour dire et redire que ce vote n’est que symbolique, et qu’il n’aura aucun effet. Pour distraire la galerie et gagner du temps, monsieur 13% envisage de convoquer une réunion internationale (encore une) pour négocier, et reporter la reconnaissance formelle d’un état Palestinien à deux plus tard.
C’est simplement « un truc » pour satisfaire l’opinion tout en évitant de fâcher le proconsul qui siège à l’ambassade d’Israël à Paris.

Ce revirement, qui n’en est pas un, n’est pas seulement électoral. Il est aussi géopolitique.


On sait en effet que les Etats Unis réorientent leurs capacités militaires vers l’Asie, et les consacrent de plus en plus à l’encerclement de la Russie et de la Chine.

Dans ces conditions, les Etats Unis sont amenés à relâcher leur emprise au Moyen Orient, et à renoncer à certaines actions en Afrique.

Il se trouve que la France est la seule puissance régionale qui peut intervenir au Moyen Orient et en Afrique. Et ce qui convient parfaitement aux Etats Unis, c’est que c’est une puissance régionale asservie, aux ordres de l’OTAN, c’est-à-dire aux ordres de la Maison Blanche.

Il y donc un partage des rôles. On a vu ainsi Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense, proposer de mettre l’expérience des forces françaises au service du gouvernement corrompu de Tunisie, pour le soutenir contre les révolutionnaires. Ensuite, l’agression de l’OTAN contre la Lybie, suivie du soutien de la France aux « Terroristes modérés » de Syrie, et de Laurent Fabius qui réclamait la libérations de Mohammed Morsi et sa bande mafieuse, qu’il considérait comme des « prisonniers politiques ».

Pour assurer le rôle que lui ont assigné l’OTAN et les Etats Unis, et Face aux turbulences politiques au Moyen Orient et en Afrique, le France sera contrainte de se rapprocher des états de ces régions, où les populations sont plus qu’hostiles à Israël.

Le Parti Socialiste donc a commencé une longue marche sur son chemin de croix, abandonner le sionisme, forcé et contraint par les circonstances défavorables qui minent son avenir.

Références

1/ Selon un sondage CSA-«Libération». Plébiscité pour ce qu'il est, pas pour ce qu'il pourrait devenir. (31 mai 2000)

2/ Sondage CSA - La cote de confiance du Président de la République et du Premier Ministre, 26 octobre 2000.


3/ Lettre ouverte à M. Laurent Fabius, Ministre Français des Affaires Etranges
4/ Le monde, 20 août 2014
5/ « Je suis lié de manière éternelle à Israel »
6/ Panamza, Manuel Valls affirme son « engagement absolu pour Israël »


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