dimanche 22 septembre 2013

L’armée Egyptienne.



L’armée Egyptienne.
Tarek EZZAT
 

Cette armée a souvent été décriée, critiquée, à juste titre à cause du despotisme et de la corruption de ses dirigeants.

Mais on oublie souvent que l'armée Egyptienne est une armée populaire de circonscription. Chaque Egyptien a un parent dans l'armée.

Ils oublient aussi que l'armée Egyptienne est une INSTITUTION NATIONALE.

Cette institution existe depuis 5000 ans, lorsque le premier pharaon Narmer a unifié la haute et la basse Egypte et institué la double couronne des "Deux Pays" et fondé ainsi l’Etat et la Nation Egyptienne.




C'est cette institution qui a chassé l'envahisseur Hyksos, qui a conduit la bataille de Kadesh sous les ordres de Ramsès II, qui a défait les croisés à Hattin sous les ordres de Saladin (1187), puis la croisade de Louis IX (Saint Louis) à Mansourah (1250), puis encore les Mongols à Ain Galut (1260). Qui a défendu le canal de Suez en 1956, qui a repris le Sinaï en 1974 ...



N'oublions pas qu'en 1967, après la défaite de la guerre des 6 jours, Nasser, Président mais aussi général en chef de l'armée, avait démissionné : Le peuple, par millions, est descendu dans la rue pour qu'il reste au pouvoir. Pour ce peuple, perdre le Sinaï c'était perdre une bataille, alors que perdre Nasser, c'était perdre la guerre.

Il n’y a jamais eu, comme en Europe, des seigneurs locaux disposant de leurs propres armées privées. Il n’y avait qu’une seule armée. Celle de l’Etat. Une armée qui recrutait ses soldats dans le peuple, parmi les paysans et les artisans. Elle a été, depuis toujours, une armée nationale et populaire.

Ce qui s'est passé le 30 juin 2013, c'est que le peuple a fait appel à l'armée pour qu'elle le défende contre la prise du pouvoir par une mafia fasciste sans foi ni loi, qui a organisé de véritable pogroms contre tous ceux qui ne lui étaient pas soumis : les chrétiens, les laïques, les musulmans Shiites, les musulmans soufis, les artistes, le corps judiciaire, les médias, les pauvres ...

Le vrai coup d'état, c'est bien les frères musulmans qui l'ont fomenté, après l'effet d'aubaine qu'était l'élection de Morsi en s’emparant de tous les pouvoirs et contre-pouvoirs, en nommant partout des gouverneurs de provinces, des haut fonctionnaires, et des ministres de leur clan et en écartant toute personne non simplement opposante, mais simplement qui n’appartenait pas à la mafia islamiste.

Leur but n’était pas de construire une société moderne, ni même un forme quelconque de modernisme inspiré de l’islam. Ce qu’ils voulaient, c’était d'instituer une société de bienfaisance, ou chacun était tributaire de leur charité pour subsister : Un capitalisme de la connivence et du copinage, entretenant une classe de pauvres, attendant le bon vouloir charitable des maîtres.

L'armée, malgré toutes les critiques (justifiées) qu'on peut diriger contre elle, est une armée populaire. Elle s'est rangée du côté du peuple.


Il suffit de voir à la télé la liesse populaire qui a suivi la déclaration de la destitution de Morsi pour s'en convaincre



Tarek EZZAT



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